Alors que la guerre en Ukraine atteint une date sombre (1 000 jours de conflit le 19 novembre), elle continue d’affecter fortement la vie de millions de femmes et de filles, en exacerbant les risques de violence basée sur le genre, d’exploitation et d’abus sexuels, tout en provoquant la perte de moyens essentiels de subsistance et l’augmentation du niveau de pauvreté.

L’intensification des attaques et de la destruction des infrastructures civiles, notamment dans le domaine de l’énergie, mettent les systèmes de services sociaux à rude épreuve. Les bombardements ininterrompus ont également des conséquences graves sur la population ukrainienne en matière de stress et de santé mentale, ce qui contribue à une augmentation des complications pendant les accouchements.

Près de 14,6 millions de personnes en Ukraine et 2,2 millions de réfugié·e·s ukrainien·ne·s ont besoin d’une aide médicale, d’une prévention et d’une prise en charge de la violence basée sur le genre et d’autres services. L’escalade récente de la violence a aggravé les risques existants de violence basée sur le genre et en a créé de nouveaux, notamment de violence sexuelle liée au conflit et d’exploitation sexuelle dans les pays qui accueillent les réfugié·e·s.

Le déplacement et la destruction à grande échelle des infrastructures ont privé un très grand nombre de personnes de formes essentielles de soutien, notamment d’établissements de santé et de services dédiés aux survivant·e·s de violences. Le nombre de réfugié·e·s ukrainien·ne·s a atteint plus de 6,7 millions de personnes, dont 93 % vivent en Europe. En Ukraine, on estime que 3,7 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, et doivent faire face à des difficultés telles que l’insuffisance des revenus, la séparation familiale et l’insécurité, les traumatismes de guerre et la détresse psychologique.

Pour soutenir le gouvernement ukrainien, et avec l’aide de ses partenaires, l’UNFPA travaille à restaurer et élargir les services de protection et de santé sexuelle et reproductive, tout en soutenant des programmes de formation professionnels prenant en compte les changements démographiques et l’accroissement de la participation des femmes à la main-d’oeuvre. Des équipes mobiles proposent un soutien psychosocial aux personnes qui en ont besoin dans les zones les plus isolées du pays. Des centres de secours pour les survivant·e·s, des espaces sûrs et des services en ligne sont également en train d’être renforcés pour aider les survivant·e·s de violence basée sur le genre, y compris de violence sexuelle liée au conflit. Des unités mobiles de soins gynécologiques amènent les services de santé au plus près des femmes dans les zones difficiles d’accès, et une maternité à Kharkiv assure aux femmes enceintes un accès aux soins obstétricaux d’urgence.

L’UNFPA finance par ailleurs des salles de chirurgie gynécologique accessibles pour les femmes en situation de handicap, y compris dans les zones les plus dangereuses. L’agence soutient aussi le développement de maternités-bunkers et de couveuses mobiles pour offrir des soins vitaux en cas de bombardement ou de coupure d’électricité ; l’agence fournit aussi des produits pharmaceutiques essentiels aux maternités.

L’UNFPA est également présente en République de Moldova et dans d’autres pays frontaliers de l’Ukraine pour répondre aux besoins des réfugié·e·s en matière de protection et de santé, en particulier des femmes, des filles et des jeunes.

L’UNFPA a urgemment besoin de financements flexibles et sur le long terme pour élargir ses opérations en Ukraine et dans les pays voisins, notamment pour fournir des équipements médicaux essentiels et pour affecter du personnel supplémentaire aux services vitaux. Pour 2024, l’UNFPA a appelé à des financements de 105 millions de dollars. Cela comprend 75 millions pour l’Ukraine et 30 millions pour l’aide aux réfugié·e·s dans les pays voisins. À ce jour, l’UNFPA n’a pu rassembler de 61 millions de dollars, ce qui représente donc un manque de 44 millions.

Mise à jour : 13 novembre 2024